Comment en était elle arrivée Miria à se durcir à ce point ? Comment en était elle arrivée à ce moment de sa vie, où après tout ce qu’elle avait fait pour retrouver Tabatha, pour lui promettre qu’elle ne la quitterait plus jamais, pour lui promettre qu’elle la protegerait toujours, ne comptait plus en apparence ? Ce n’était pas possible. Il y’avait des mots douloureux qui étaient échappés. Il y’avait des mots capables de casser quelqu’un peut être. Et l’hypothèse était donnée, et les mots étaient dits. Malgré tout ça, elle devait aller à Simorgh. Seule peut être. C’était ce qu’elle avait sous-entendu. Elle ne s’attendait pas néanmoins à voir la douleur sur le visage et dans les yeux gris de Tabatha. Elle avait beau s’être endurci Miria, elle avait beau avoir commis l’indicible peut être, Tabatha resterait à jamais son point faible, cette femme qui était sa faiblesse et qu’elle voulait proteger de tout y compris d’elle-même. Et la, elle se trouvait ici, lui causant une douleur qu’elle s’était jurée de ne jamais lui causer.

Silencieuse. Elle ne parlait pas Miria, et quand Tabatha lui donna une benediction, son esprit se partagea en deux morceaux, dans deux directions. Elle n’avait qu’un mot à dire. Elle pouvait partir. Elle était libre. Et Tabatha le serait aussi. Libre et protegée. Loin d’un monde qui pourrait être dangereux. « Bien. » Ce n’était pas une réponse à avoir. Et la claymore dans son dos lui semblait plus lourde que jamais. « A bientôt Tabatha. » Mais elle devait partir vite, et sans se retourner, si elle voulait réussir à le faire.

Sa main se posa sur l’épaule de son amie la plus tendre, comme en un aurevoir, comme un adieu qu’elle ne savait pas vocaliser, et elle tourna les talons. Un pas. Deux. Et au terme du cinquieme, alors que plus que jamais son regard se troublait d’une humidité qu’elle ne connaissait pas, que son cœur s’emplissait d’une douleur qu’elle ne savait nommer, elle se retourna, et en quelques foulées plus rapides, elle vint rattraper l’amie qu’elle ne voulait quitter. « Viens avec moi. » C’était une supplique. C’était sa main plus douce qui cherchait à attraper celle de celle qu’elle voulait fuir. « Viens avec moi. » Et sa voix semblait à mille lieux, de cette femme dure, de cette capitaine qui voulait tout proteger, qui avait tant vécu. Elle ne perdrait plus Tabatha, elle ne pouvait plus se le permettre. Jamais. Maudit soit son orgueuil.